DONNER UN SENS OU UNE ISSUE
S’il suffisait de combler les besoins élémentaires de l’être humain (nourriture, chaleur, boisson, logement, vêtement soins médicaux) pour qu’il vive heureux, qu’il soit épanoui dans sa vie privée et professionnelle, la quasi-totalité des occidentaux de notre époque connaîtrait le bonheur, vivrait dans l’harmonie. Mais nous savons qu’il n’en est rien.
Depuis maintenant une quinzaine d’années, l’ampleur du mal-être endémique qui atteint les êtres de toutes classes sociales, de tout âge et tout sexe ne peut plus être ignoré.
La France, notamment, se distingue douloureusement par une surconsommation de médicaments anxiolytiques, antidépresseurs magiques et autres substances merveilleuses, chargées de nous faire supporter l’insupportable.
Étrange paradoxe qui nous conduit à perpétuellement chercher ce que nous ne savons même pas nommer, à exiger des autres (de l’autre) qu’ils modifient leur personnalité pour compenser nos vides, pour finalement suivre les yeux fermés les conseils de notre société productrice et consommatrice de rêves souvent irréalistes donc pourvoyeurs de nouvelles victimes brisées par la désillusion.
Dès lors, ces individus égarés dans notre beau monde moderne et sûr ces hommes et ces femmes, lentement étouffés par trop de fausses nécessités et ne décelant plus aucun possibles dans leur vie, entrent dans la longue liste de ceux qu’on nomme avec une certaine fatalité : les désespérés.
Car, ainsi que l’écrivait Kierkegaard, philosophe danois du XIXe siècle : « Manquer de possible signifie que tout nous est devenu nécessité ou banalité. », et aussi : « Le fataliste est un désespéré qui a perdu son Moi car il n’y a plus pour lui que de la nécessité. »
Dès lors, nous nous apercevons que les désespérés sont en réalité de simples consommateurs réguliers, fidèles et ordinaires, sans lesquels notre économie tomberait dans le chaos…
Nous sommes les héritiers malheureux d’un choix que d’autres ont fait pour nous à une époque où ce choix était peut-être le meilleur, mais qui, depuis un certain nombre d’années, s’avère hautement nuisible : nous possédons « l’avoir », mais nous manquons « d’être ».
Autrement dit nous avons les moyens d’être heureux, mais nous ne savons pas ce qu’est le bonheur.
Nous vantons les vertus de l’amour, mais nous ne savons pas aimer !
Et si Avoir et Être pouvait se vivre sans honte, côte à côte, l’un renforçant l’autre ?
Être donnerait enfin un sens à Avoir, donnerait un sens à la vie.
Donner une sens à notre vie…
Voici le résumé de notre histoire, de nos douleurs, de nos attentes et de nos peurs.
Donner un sens à cette vie qui nous échappe, qui s’enfuit dans le lointain.
Donner un sens à une existence qui s’enfonce dans le temps avec pour seul allié un oubli bienfaisant.
Donner un sens, une direction, une trajectoire, une raison d’être, à ce que nous avons de plus précieux, de plus fragile et de plus rare : notre propre vie.
Il faut chercher longtemps pour se trouver un peu…
© Marie de Solemne
Le monde moderne à oublié le sens du mot être et le confond avec le verbe avoir.
RépondreSupprimerL'homme actuel se préoccupe bien plus de ce qu'il possède que de ce qu'il est !
L'homme moderne ce préoccupe plus d'avoir que d'être !
RépondreSupprimerFormaté par la société de consommation qui est le premier pas vers sa fin définitive.
Il a écrit :"to be or not to be... " et non avoir où ne pas avoir, mais qui sait encore de qui je parle là ?
Bonjour,
RépondreSupprimerJe voulais sincèrement vous remercier pour votre témoignage sur votre EMI.
J'ai vécu une expérience (différente car j'étais vivant) lorsque j'étais enfant à l'école, j'étais très anxieux
et le professeur déclinait le nom des élèves, quand il a épelé mon nom, je me suis levé perdu, et puis
mes pensées ont disparues et j'ai senti une clarté que je ne pourrais pas décrire, et j'ai senti que j'étais
moi. j'arrête là. Après j'ai oublié et ce 'souvenir' est revenu vers 19ans. J 'ai 59 ans et toujours le même questionnement
Merci à vous
Amicalement
Christian