LES MOTS FOUS
Et je reste là, silencieuse, à regarder le monde transpercé de mots trop emballés, trop enflammés.
Je vois et j'entends : le feu des mots brûlants, le galop des phrases cassantes, les cris fous qui terrifient le sommeil des enfants.
Je baisse les paupières, j'ai vu et entendu le mal fait.
Je promets…
Je promets d'être plus sage, plus réfléchie, de ne plus jamais laisser s'échapper les mots de l'enclôt de mes lèvres, avant de les avoir apprivoisés, de les avoir caressés de bonté.
Je promets d'apprendre à aimer. Encore.
Sans que toujours les mots s'en mêlent, s'entraînent…
Seulement ça.
Aimer à voix basse.
Sans que toujours les mots s'en mêlent, s'entraînent…
Seulement ça.
Aimer à voix basse.
Que ma parole ne soit plus que le murmure soyeux d'un tout petit verbe aux courbes rondes : Aimer…
Que ses deux uniques notes soient la musique des soirs de détresse, et qu'elles enveloppent le silence de leur mélodie éternelle.
Que ses deux uniques notes soient la musique des soirs de détresse, et qu'elles enveloppent le silence de leur mélodie éternelle.
© Marie de Solemne
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