MARIE DE SOLEMNE

MARIE DE SOLEMNE

mercredi 2 septembre 2009

Le Verbe AIMER…

La douce Folie du verbe AIMER


Il se pourrait qu’aimer soit simple.

Il se pourrait qu’aimer ne soit rien d’autre que laisser aller.

Il se pourrait que l’amour ne soit pas un sentiment, mais une énergie pure, déposée là, dans un repli du temps.

Il faudrait prendre des mots forts, des mots créateurs, et les glisser dans l’ombre de nos prières. Ainsi s’uniraient-elles à la Lumière. Il faudrait oser franchir ces barrières, au-delà desquelles nous serions nus ; tout dépouillés de nos armures, infiniment fragiles, seulement riches de nos blessures.

Risquer de se noyer dans le temps du dégel, quand la brûlure de l’Amour transforme nos résistances en ruisseaux débordants.

Oser pleurer. Oser laisser l’inconnu effleurer nos déchirures.

Il faudrait… que des syllabes de vent claquent sur nos visages d’absents. Se réveiller. Il faudrait oser traverser sans gué, les torrents de peurs, les rivières de tourments de nos vies endormies.

Pour voir.

Pour voir ce que nos pauvres larmes n’ont pas compris. Ce que les sables du désert se désespèrent de retrouver. Ce que les regards d’enfants ne transmettent déjà presque plus…

Le chant des premiers temps, des premiers fous.

Le chant du commencement.

Le murmure insistant de l’Amour, de l’Aimé, de l’Amant.

Il faudrait tant pour apprendre à aimer. Ce presque-rien qui sans cesse nous échappe. Un frémissement de temps, sur nos fronts, arrêté. Pour nous donner le temps d’oser. L’audace tant redoutée. Le temps d’un Souffle qui nous traverse. Aussi doux que la brise de printemps, aussi prenant que le cri d’un amant.

Que faudrait-il encore pour que soit exaucée la prière de notre âme qui arpente les déserts ?

Que pourrait-on entendre, qu’elle n’ait déjà crié ?

Marcher encore. Marcher toujours. Depuis le commencement, marcher sur nos terres parsemées de ronciers.

Les pieds nus. Inlassablement. Patient. Riant de la violence du vent qui invite à danser ; pleurant sur cet immense Amour qu’il nous reste à sauver.

Mais personne ne voit.

Personne ne voit à quel point la lumière est ternie… quand nous ne sommes pas là. Pourtant, l’Amour vit, sans douter. Et parfois même il s’étend, souple et chaud, absolument vivant, sur nos cœurs d’aciers.

Le vent des grands déserts connaît sa vibration particulière.

Il sait que pour aller dans cette noire solitude que sont nos âmes privées d’Amour, privées d’Amant, privées d’Aimer, peut-être nous faudrait-il un peu d’élan. Un je-ne-sais-quoi qui nous rendrait moins effrayant le « Va ».

Ce « Va » qui nous habite et nous brûle comme l’effleurement d’un amour pas encore aimé.

Que faudrait-il pour aimer… simplement ? Pour rejoindre l’Amour dans l’illimité de nous-mêmes ?

Découvrir la subtile alchimie de nos mots conjugués. Découvrir le secret de la vitalité. Le mystère de cette énergie qui, seule, nous fait aller.

Le présent de « Va » contient la Présence — le participe présent, la participation présente de l’Infiniment Présent. Dans ce « Va » vibre la toute puissance de l’Amour : L’ALLANT !

Ainsi, voilà ce que Aimer serait. Si simple, si outrageusement simple.

Ainsi se dessine l’Amour inconditionnel.

Inutiles les « il faudrait », dépassés les « il se pourrait » et les incessants « peut-être » de l’Homme effrayé.

Voici l’Amour qui se nourrit de Participe Présent. Le seul qui donne et jamais ne reprend, car :

« Aimer c’est être l’Allant qui permet à l’autre d’aller.

VA… »

Marie de Solemne

© Marie de Solemne

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