MARIE DE SOLEMNE

MARIE DE SOLEMNE

dimanche 23 août 2009

AIMEZ VOUS LES UNS LES AUTRES… (Surtout MOI !)


Voilà déjà plus de deux milles ans, un jeune homme, doux et humble de cœur, simple fils de charpentier, révéla à un groupe d’amis qui le suivaient partout, le sésame, la clé universelle pour que les hommes puissent enfin s’arracher à la fange tiède dans laquelle ils se roulaient avec complaisance : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

(Ça vous rappelle quelque chose, n’est-ce pas ? Même vaguement…)

À mon avis, c’est là que les ennuis ont commencé…

Les siens (le jeune homme doux), bien sûr, mais aussi les nôtres ! Pourtant, on ne peut pas dire qu’il ait cherché la complexité, Jésus ! Il a même essayé de faire entrer le secret de l’amour (ce qui n’est pas rien) en une seule phrase de sept mots ! Il faut dire que Jésus, lui, Il aimait tout le monde, naturellement, sans aucun effort, alors que pour nous… disons que cela est un peu plus compliqué.

Par conséquent, il est évident que pour lui, le fait de recommander à chacun, afin de mieux vivre ensemble, sans s’écharper, sans se trucider pour des broutilles (à l’époque c’était très « tendance »), de suivre le précepte : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », cela a dû lui sembler tout à fait abordable — à notre niveau quoi.

Eh bien, pas tout !

Il est vrai que lorsqu’on aime vraiment quelqu’un, nous avons l’habitude de plutôt surestimer un peu (sinon beaucoup) la personne en question. Et, Lui, Jésus, comme Il aimait l’humanité tout entière, Il nous a tous cru capables, d’une part de comprendre la phrase (ce qui serait un minimum) et en plus de l’appliquer.

Mais nous, qu’est-ce qu’on a fait, qu’est-ce qu’on a compris ? RIEN !

La preuve : depuis plus de deux milles ans qu’on nous rabâche : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », on n’y arrive toujours pas !

Finalement, quand c’est trop simple, ça nous embrouille ou ça ne nous paraît pas assez sérieux.

Il convient donc d’opérer un bref retour sur nos incompétences, en clair : disséquer cette phrase qui ne fait que mettre en lumière notre côté borné, genre dernier de la classe qui bougonne dans son coin : « toutes façons, c’est nul, j’comprends rien et ça sert à rien… » (Cela vous rappelle-t-il quelqu’un ?…)

Ainsi :

Premièrement : « Tu aimeras »

À première vue cela ressemble fort à un ordre… Et, évidemment, nous n’aimons pas ça ; cette manière d’aborder un problème a curieusement la faculté de nous coincer. C’est normal, comment voulez-vous aimer sous la menace ?!

(Remarquez, cela m’étonne… Déjà sur les premiers mots, il doit y avoir un problème de traduction, car Jésus n’était pas le genre à donner des ordres incisifs. Il était même plutôt moderne pour son époque : dialogue, écoute interactive, compréhension, prise en compte des problèmes personnels de l’autre, etc., style avant-gardiste, quoi ! Enfin bon…).

Deuxièmement : « …ton prochain ».

Ton prochain… C’est d’un vague !

Voulait-Il parler de la personne la plus proche de nous (laquelle ?) ?, ou bien de quelqu’un que nous ne connaissons pas encore, que nous rencontrerons « prochainement », le prochain à venir sur la liste de nos relations ? Seulement, comme le prochain n’est jamais le dernier (c’est bien connu…), alors, dans le doute, on s’abstient, on attend… Depuis deux mille ans !

Troisièmement, et fin, (le pire) : « comme toi-même ».

Alors, là c’est la catastrophe !

C’est vraiment la fin qui embrouille tout !

Subitement nous nous trouvons empêtrés dans une sale contradiction. Même en réfléchissant bien, quand j’étais toute petite, personne ne m’a jamais dit qu’il fallait que je m’aime ! Il semblait même que cela flirtait avec le péché… (L’orgueil, et patati et patata…)

Cela dit, imaginons que Jésus ait dit l’inverse : « Aimes-toi comme tu aimes ton prochain ». Ça laisse rêveur, non !

Bon, il est clair que pour l’avenir de l’humanité, il serait plus raisonnable de revenir à la parole originale : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », et fixer notre esprit (ou ce qu’il en reste) sur le mode d’emploi, le fameux : « comme toi-même » qui nous empoisonne.

Parce qu’il est bien là le problème : si nous ne sommes pas doués pour aimer c’est que nous n’avons rien compris au mode d’emploi !!

Nous, nous avons la détestable manie de toujours écouter le début d’une phrase mais rarement la fin…

Et, justement, là, il faut commencer par la fin !

Autrement dit, il faut commencer par s’aimer (plutôt sympa le programme…), et seulement grâce à cet effort prodigieux, un jour viendra où nous serons — enfin — capables d’aimer l’autre pour lui-même et non dans le dessein perfide qu’il nous répète à longueur de journée « Tu es formidable, intelligent, beau, etc. », ce qui signifie, en clair, que, oui, nous avons le droit d’être aimé, que nous sommes « aimable ».

Résumons : la parole du jeune charpentier, doux et humble de cœur, est donc à lire (et à relire) EN ENTIER, et la seule chose qui nous est en premier demandé est, avant toute chose, de : S’AIMER SOI-MÊME !

Finalement, vu sous cet angle, c’est tout de même plus confortable, non ! D’ailleurs ne dit-on pas :

« Charité bien ordonnée… commence par soi-même. »

Marie de Solemne

© Éd. Dervy

6 commentaires:

  1. Cher Marie de Solemne je vous avais en fin je vous avais retrouver. Vous est l'amour inconditionnel que je chercher long temps. Ahh pardon je me suis pas présenter. Je suis Mirabela une orfeline Rrom je vie en France bon-lieu Parisienne il fou absolument que on ce voit. G besoin de vous comme coach pour faire la révolution d,amour mon adresse mail ✉ est mirabelamargelu@gmail.com mon numéro du tel est 0033(0)671808985

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  2. Bonsoir Marie,
    Merci pour cette belle réflexion. De mon point de vue et de ma quête sur le sens de la vie, ce que je ressens de la parole de Jésus « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », c’est qu’elle s’adresse au cœur et à l’âme de l’homme universel. Pour autant, votre perception est très pertinente et le défi qui nous est continuellement proposé est de nous débarrasser de nos voiles pour voir la beauté en toute chose, à commencer par notre prochain et pouvoir célébrer la vie, l’amour avec grâce et noblesse. Aussi le travail sur soi est, à mes yeux, essentiel pour mûrir et progresser, pour comprendre cette essence spirituelle qui nous anime. Etre en capacité de se poser les bonnes questions est un outil qui ouvre la clé de la recherche personnelle et indépendante de la vérité. Heureusement cette quête individuelle est une grâce qui nous est offerte sur notre chemin de vie pour découvrir notre véritable nature, le fameux qui suis-je ?, pour apprendre à s’aimer, aimer son prochain, aimer la vie. Un sacré programme qui passe par l’éveil de la conscience, aux valeurs qui nous nourrissent pour être heureux, généreux, humbles et bienveillants, développer ces qualités pour servir au mieux ses semblables et diffuser la lumière de la joie, le parfum de l’amour et de l’unité envers la famille humaine (nobles objectifs). Chaque être humain est unique et fait partie d’un grand tout qui nous dépasse. Chacun évolue avec ses propres expériences, ses épreuves, ses forces, ses faiblesses. Au final nous avons le choix de regarder le monde et notre entourage immédiat ou lointain (proches, famille, amis, voisins et l’humanité) avec les yeux du cœur (pur) ou avec le miroir de notre état intérieur serein, joyeux, connecté, ou encombré par des limitations. Très vaste sujet.
    Pour finir, je voulais vous offrir deux paroles révélées (baha'ies) qui invitent également à la méditation : « O fils de l'homme ! Caché en mon être éternel et dans l'antique éternité de mon essence, je savais mon amour pour toi, aussi t'ai-je créé. J'ai gravé en toi mon image et je t'ai révélé ma beauté » – Bahá’u’lláh
    « L'amour est la plus grande loi qui régit ce puissant et céleste cycle, l'unique pouvoir qui relie les divers éléments de ce monde matériel, la force magnétique suprême qui dirige les mouvements des sphères dans les célestes royaumes » – Abdu’l-Bahá
    Plein de douceur à vous et à tous vos lecteurs.
    Aicha

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  3. Bonjour Marie,

    « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » : cette parole du Christ ne nous invite-t-elle pas également à nous reconnaitre dans notre prochain, c’est à dire reconnaître que l’humanité, embrassée dans l’Amour, est Une ; est un seul et même Être infini manifesté par/à travers elle, qu’elle est une seule et même Réalité profonde se manifestant en chaque être humain, aussi différents les uns des que nous puissions paraître au regard superficiel qui s’arrête aux premières apparences.
    L’Amour est alors cette énergie de cohésion et d’union que le Christ nous invite à cultiver en nous, chacun et chacune, énergie qui s’oppose à la force de dissociation et de séparation diabolique que l’on cultive d’ordinaire, à grande échelle, en ce monde où nous sommes.
    On le sait, étymologiquement le mot diable* signifie ce ou celui qui sépare, qui jette de part et d’autre, qui crée en somme le chaos et l’opposition. (*du grec diabolein : jeter de part et d’autre)
    Et ce « toi-même » qu’il te faut aimer n’est-il pas le Soi qui est en toi, n’est-il pas la dimension supra-personnelle présente au sein de chaque personnalité individuelle incarnée, n’est-il pas l’essence profonde de chacune et chacun d’entre nous et qui nous réunit tous-toutes en profondeur, au delà de ou en deça de nos différences manifestées ?
    Aimer le Soi qui est en l’autre comme il est en moi.

    Je rapproche ce point de vue que je viens d’exprimer à propos de cette invitation du Christ de ce que vous dites avec beaucoup de justesse et d’émotion, Marie, vers la trentième minute de votre témoignage audio-visuel : « ......... cette bienveillance immédiate...cette connaissance ultime c’était que tout élément vivant, l’animal, la plante, et même le minéral, en tout cas pour certains d’entre eux, tout faisait partie d’un tout, et qu’on était tous (interconnectés)... et que tout était relié, et qu’on ne devait négliger rien ni personne........et c’était comme si je...alors je vais pas aimer le mot hein, je le mets vraiment entre guillemets parce que... c’est comme si je communiais.... »

    Merci pour votre très beau témoignage !

    Cordialement,
    Pascal

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  4. P.S. Un mot manque dans mon précédent commentaire :
    ...aussi différents les uns des AUTRES que nous puissions paraître au regard superficiel qui s’arrête aux premières apparences.

    Pascal :-)

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  5. merci pour votre commentaire,plein d'amour ,essentiel sentiment pour vivre une vie harmonieuse avec son prochain.

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  6. Mais comme il est difficile de s'aimer soi-même! De se pardonner! de s'accepter dans tout ce qui fait nous dans ce monde! De pardonner à cette mère, à ce père, à cette absence de mère, à cette absence de père, à la violence subie! De se pardonner toute la haine qu'on peut développer parce que souvent on considère que quelque chose nous est du!
    Pourtant ces parents, quels qu'ils soient, nous ont permis de nous matérialiser; ils nous ont donné la possibilité de nous chercher, et parfois de nous trouver!
    On ne sait même pas quoi chercher! On joue, on profite, on râle, on est triste, on souffre, on ne sait même pas pourquoi!

    Et puis, comme vous, un jour , on sait!

    Et l incroyable pardon peut advenir... et soudain, on a l'impression de parler comme certaines religions qui ne sont qu'un ersatz rempli de l'envie et du besoin de pouvoir de certains de maîtriser la co-naissance!

    Mais je suis totalement d'accord sur le fait qu'il faille passer par le biais de la science pour "expliquer"et transmettre! Sans doute, est là l'éducation, loin de l 'école actuelle...mais encore une fois, à nous de la transformer. Vous n'avez pas choisi dans votre manière de "scientifiser" votre expérience la meilleure voie, puisque les sciences humaines ne sont toujours pas considérées comme des sciences exactes.
    Peu importe, toutes les voies se rejoignent et votre parole, silencieuse pendant 32 ans, rejoint maintenant moults travaux de physiciens (Philippe Guillemant... et tous ceux qui l'ont précédé), d'universités (IRIS....par exemple et beaucoup d'autres) travaillant sur le paranormal, de témoignages d'expériences de vie et de "passages" vers un autre de nos états.

    Notre conscience semble augmenter.

    J'ai confiance, incroyablement confiance.

    Encore merci.

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